Indépendant, je fais du « tree sourcing »
Devenu exportateur indépendant d’arbres exceptionnels en Italie, Axel Levavasseur était prédestiné à devenir pépiniériste en Maine-et-Loire… Passé par les étapes stagiaire, ouvrier, puis commercial, son destin a été de s’adapter aux situations. C’est toujours son challenge.
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Basé à Pistoia, Axel Levavasseur « source » des végétaux exceptionnels* dans toute l’Italie, de la Sicile jusqu’à Trévise, ainsi que sur la côte est espagnole. Depuis quatre ans à son compte, il développe cette activité pour des paysagistes, des pépinières, et une clientèle privée prestigieuse… Ses chantiers : en Angleterre, en Suisse et sur la Côte d’Azur… Son parcours, plein d’étapes et de rebondissements, n’était pas du tout tracé à l’avance.
Un destin — a priori — de pépiniériste
Libre de ses choix professionnels, il est toutefois l’héritier d’une lignée familiale sur plus de 300 ans. Son avenir était plutôt de devenir pépiniériste. Il a grandi à Brain-sur-L’Authion (49) dans les pas de son père, Pascal Levavasseur qui, dès l’âge de 8 ans, lui a appris à faire ses premières boutures. « Et mon grand-père, Jean-Claude Levavasseur, m’avait inculqué très tôt le respect dû aux employés de l’entreprise, et l’exemple que l’on doit donner. Être “le fils de” impliquait plus de devoirs que pour un saisonnier ».
Dès 16 ans, Axel a effectué de nombreux stages, chaque été, dans des pépinières allemandes prestigieuses (Lorenz von Ehren, Rudolf Schmidt, Huben…) : « Ces expériences m’ont fait mûrir ; elles m’ont permis de découvrir différentes productions. J’ai pu pratiquer la taille des arbres d’alignement en observant l’organisation de cultures ornementales, complètement différentes du modèle angevin. J’ai aussi été témoin d’un système déloyal d’immigration allemande, et sa distorsion de concurrence que dénonçait mon père en tant que président de l’Union Horticole de l’Anjou ».
Après le Bac, Axel a suivi une option “Gestion des entreprises et des administrations (DUT GEA)” à l’IUT de Nantes (44) en 2 ans, afin d’acquérir les bases de gestion nécessaires à la future direction des Pépinières Levavasseur. Puis il a intégré l’École Supérieure d’Agriculture d’Angers (49). Il a travaillé dans une université à Dronten, aux Pays-Bas, pour y étudier le management en agriculture. Il a aussi passé un brevet professionnel “Production horticole” en alternance au CNPH (Centre National de Promotion Horticole) à Angers (49), notamment pour y perfectionner la reconnaissance, la multiplication et la culture des végétaux d’ornement.
Ouvrier puis commercial à Angers, en Allemagne, en Italie…
À partir de 2010, il a effectué deux immersions successives. « L’une, au sein des pépinières Minier, m’a permis de voir l’organisation logistique au service d’une clientèle de jardineries. La seconde, chez André Briant Jeunes Plants, m’a permis de découvrir la multiplication in vitro, et d’apprécier la compétence des contremaîtres à superviser une production homogène et de parfaite qualité ». Puis, deux années durant, il a été ouvrier dans deux grandes pépinières, en Allemagne chez Kordes Jungpflanzen, puis chez Tesi Ubaldo, à Pistoia en Toscane. « Ces deux années ont construit mon caractère. Ce n’était ni évident ni facile, après 5 années d’études, de devenir ouvrier, en Europe. Ce sacrifice est une condition nécessaire pour forger sa personnalité et affiner sa vision des productions européennes. Le Schleswig-Holstein et la Toscane sont deux régions horticoles complémentaires à l’Anjou. La pénibilité du travail sous ces climats rigoureux (chaleur italienne et hiver du nord de l’Allemagne), la diversité des cultures ornementales, des dialectes, et des mentalités ont formé ma capacité d’adaptation future ».
Au sein des pépinières Tesi Ubaldo, il a intégré le service commercial pour y suivre une clientèle française et anglaise. « Malheureusement, la situation s’est dégradée jusqu’à sa liquidation dans des conditions sociales très tendues. Vivre au cœur de cette situation a été difficile. Parallèlement mon père subissait, lui aussi, une baisse de son chiffre d’affaires… deux contextes qui m’ont poussé à m’adapter en devenant indépendant. Progressivement, j’ai fait fructifié mon réseau ».
Axel Levavasseur témoigne : « Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre, mais de préserver pour réussir » disait mon arrière-grand-père, Lucien Levavasseur, pépiniériste et ancien maire d’Angers. L’intelligence de la situation — cette adaptation indispensable à l’entrepreneur — ne s’acquiert pas à l’école ; c’est une combinaison entre l’expérience passée et sa personnalité ».
Ainsi, Axel a-t-il essayé de rebondir en créant son activité en indépendant. Ce n’était pas facile pour un Français, en Italie. Et de conclure : « Ces difficultés, vues et vécues tout au long de mon parcours, et ma situation actuelle, prouvent qu’il n’y a pas de fatalité dans la vie. À force de persévérance, l’horizon peut s’éclairer et le succès arriver ».
O.M.*www.instagram.com/axel_tree_sourcing/
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